samedi 11 janvier 2020

Une année de grand changement. 9 au 16 janvier 2020

Jeudi 9 janvier:. Après ma nuit d'insomnie, j'ai bien du mal à émerger ce matin mais rien ne nous presse. Jp m'apporte mon plateau de petit déjeuner et nous nous préparons tranquillement pour un dernier déjeuner avec quelques anciens collègues au restaurant La Truffade. Un bien agréable moment hélas trop court. Après notre rendez-vous à la banque qui nous permet de faire avancer favorablement notre projet, nous retrouvons notre Hirondelle afin de la rendre tout à fait présentable. Je m'attaque à des retouches de peinture blanche au sous-sol pendant que Jp me branche la machine à laver de secours et règle mille petits problèmes techniques et administratifs. 
Nous rentrons à notre hôtel, nous commandons des croque-monsieur et je poursuis la rédaction du texte que je souhaiterais lire mardi pour dire au-revoir à mon Papa.  Un long appel de Didier me fait part de l'organisation après les obsèques. Il souhaite que les personnes présentes se réunissent chez Papa et Maman autour d'un buffet. Si je pouvais acheter quelques produits locaux, ce serait une bonne idée. 


Vendredi 10 janvier: Jp part ce matin avant moi pour effectuer mille et une démarches (courrier recommandé, dépôt de la live-box, prise de rendez-vous avec nos acquéreurs, dernier voyage à la déchetterie...). Un petit parcours à pied dans les rues de Vichy depuis notre hôtel m'offre un moment d'émotion face aux récents événements. Il nous faut profiter de tout ce qui nous entoure car la vie est éphémère, alors j'en profite pour saisir quelques images avec mon téléphone. J'ai hâte de reprendre mon appareil photo en quête de belles compositions.   


Dans les rues de Vichy


Nous nous retrouvons dans notre Hirondelle, des derniers trous à boucher, des retouches de peinture sur les trois niveaux supérieurs de la maison, des petites réparations, rassemblement de nos affaires, puis j'applique pour terminer, de l'huile sur tous les planchers. Notre Hirondelle est éclatante, aussi belle et même plus encore que lorsque nous y avons emménagé il y a tout juste 9 ans. J'espère que nos acquéreurs ne regretteront pas leur achat. Moi, je la rachèterais bien notre Hirondelle !  
Comme nous n'avons mangé qu'un petit sandwich dans l'après-midi, nous partons déguster un couscous suivi de délicieuses pâtisseries orientales avec un verre de thé à la menthe... J'avais un grand besoin de douceur et de douceurs !   



Samedi 11 janvier: Nous prenons notre temps ce matin car nous n'avons rendez-vous qu'à 14 h avec nos acheteurs pour faire le tour de la maison. 
Ameline m'apprend que le petit Grim ne s'est toujours pas retourné et que compte tenu de l'état de son col, une césarienne sera programmée le 17 janvier si le travail n'a pas commencé avant. J'en suis un peu attristée mais je sais que la maternité fera le meilleur choix pour sa sécurité comme pour celle du bébé. 
J'appelle Maman pour prendre de ses nouvelles. Elle est excédée, certainement déprimée et elle me répond d'une façon très agressive et méchante avant de me raccrocher au nez. J'en suis complètement retournée et j'ai beau me dire qu'elle a 90 ans et qu'il faut prendre beaucoup de recul et lui pardonner ses paroles et sa réaction, je suis atteinte au plus profond de moi, et des blessures de mon enfance refont surface... Le manque d'affection, le sentiment que ma Maman s'est toujours occupée de nous par devoir plus que par amour et c'est très douloureux. Certes, nous n'avons jamais manqué de rien, nous sommes toujours partis en vacances, plus souvent, certainement que les enfants de notre génération... Mais les câlins, l'écoute, le dialogue, la compréhension, l'indulgence... m'ont cruellement manqués, ce qui a fait de moi une petite fille timide, coléreuse face aux manifestations d'injustice et manquant complètement de confiance en moi.  Le ressenti de mes frère et sœur est sans doute différent car je suis l'aînée et l'arrivée des jumeaux n'a laissé que peu de temps à ma Maman pour la tendresse, d'autant plus qu'elle n'a pas été très aidée par son mari à cette époque !  
Sur le moment, je n'ai plus envie de dire le texte préparé pour mon Papa dont quelques phrases ont été rayées par Didier et Christine qui auraient souhaité que ce texte nous représente tous les trois. Et puis, je n'ai plus aucune envie de me mettre en scène surtout si je dois avoir des sanglots dans la voix en le lisant. 
Je ne souhaite même plus participer au goûter qui suivra la cérémonie, chez Maman.
Nous regagnons notre Hirondelle et nos acquéreurs sont au rendez-vous. Jp leur fournit toutes les explications techniques en faisant le tour de la maison, il a parsemé le parcours de post-it afin de rien oublier. Nos acheteurs semblent satisfaits, ils ont grand-hâte d'emménager et ils commencent à entreposer des affaires dans le salon du bas... Cette fois, pas de doute, nous ne sommes plus vraiment chez nous ! 
Un peu de nettoyage des géraniums que nous laissons et qui devraient repartir au printemps au vu de la douceur du climat hivernal. Nous partons acheter quelques spécialités auvergnates pour le petit buffet d'après la cérémonie de mardi. 
Nous dînons au restaurant "le Comptoir" afin de nous changer les idées.
J'ai Christine au téléphone en fin de soirée. Elle aussi subit depuis une semaine les accès de mauvaise humeur et de mauvaise foi de Maman et elle a hâte de repartir. Elle essaie de s'évader de la maison aussitôt qu'elle le peut et est lassée des soupirs perpétuels de Maman qui quoique l'on fasse pour elle, ne se montre jamais positive. Sa vie semble n'être qu'une succession de souffrances, de déceptions, de regrets... Elle ne cesse de dire qu'elle n'a qu'un seul souhait, celui de ne pas se réveiller et elle y travaille puisqu'elle n'aspire qu'à aller se coucher et dormir pour ne plus penser à rien ! Au bout d'un moment, c'est difficile à supporter. Elle ne sait même plus profiter de la présence des uns et des autres !  


Dimanche 12 janvier: Une dernière grasse matinée. J'ai pris un xanax hier soir pour m'endormir le plus vite possible compte tenu des émotions de la journée. Jp part avant moi afin de nettoyer ma petite Fox, en faire le plein avant de la charger et de la remettre au garage. Puis nous chargeons les valises dans l'X-Trail. Il ne reste plus dans la maison que les fromages, la charcuterie et les quelques produits frais qu'il nous restait. Nous les récupérerons demain. Notre Hirondelle nous échappe d'avantage d'heure en heure ! 


Notre Hirondelle. 12 janvier 2020


Je balaie une dernière fois la cour et c'est avec un gros coup de cafard, que nous repartons vers notre hôtel... Ces derniers jours ont été trop chargés d'émotions. Un petit pique-nique dans la salle de l'hôtel puis nous nous rendons pour une dernière fois dans le centre-ville où comme tous les dimanches, les magasins sont ouverts ! 
Un dernier dîner et une toute dernière nuit à Vichy nous attendent. 


Lundi 13 janvier: Je fais sonner ce matin mon réveil à 7h10, la journée s'annonce très chargée. Nous descendons prendre le petit déjeuner à 8h30 et nous quittons notre hôtel à 9h30, après un séjour d'une semaine. Nous nous rendons à la pastillerie pour acheter quelques dernières boîtes de pastilles, mais la boutique est hélas fermée jusqu'au 19 février. Une facture à régler,  nous sonnons chez Sandrine, ma petite coiffeuse pour lui dire au-revoir puis nous avons une toute dernière fois rendez-vous dans notre Hirondelle pour le relevé des compteurs avec nos acquéreurs. Je vide le réfrigérateur et nous leur remettons les clefs... Cette fois nous ne reviendrons plus 😪 . Jp va chercher la Fox , nous redonnons les clefs de notre petit garage puis nous partons à pied chez le notaire pour la signature à 11h. Notre Hirondelle n'est officiellement plus à nous ! Un dernier déjeuner dans le centre-ville au cours duquel je prends des nouvelles d'Ameline. Elle a eu ce matin de petites pertes aussi je lui conseille vivement d'appeler la sage-femme par sécurité. Elle a peut-être perdu le bouchon muqueux. C'est aujourd'hui le terme présumé de sa grossesse. Puis nous prenons la route vers Paris avec nos deux voitures bien chargées. J'ai bien du mal à me réhabituer à la Fox qui n'a pas de boite automatique et je cale à plusieurs reprises. Nous faisons une première pause à la station du Centre de la France afin d'échanger les voitures. La conduite avec la Fox sur un long parcours est assez fatigante et la radio ne fonctionne plus très bien. C'est Jp qui la reprend. Nous nous suivons pour plus de sécurité. Lors du second arrêt au niveau d'Orléans, il fait déjà nuit et Jp préfère que je continue à conduire la Nissan. Je tente de rappeler Ameline et Fabien sur la route. Ni l'un ni l'autre ne me répondent et je m'inquiète ! Quelques minutes plus tard, heureusement, Ameline me rassure, elle n'a  pas eu d'autres pertes et elle envisage de venir demain aux obsèques de son Papy. Nous arrivons sans difficultés en région parisienne jusqu'à ce qu'un bouchon nous bloque pendant plus d'une heure aux environs de Nanterre. Jp m'appelle pour me dire que nous allons sortir au niveau de Bezons et que nous irons dîner au Courte-Paille en direction d'Herblay où nous avons prévu de laisser la Fox pour quelques jours chez Didier et Catherine. Au moment où nous arrivons à Herblay, Ameline me rappelle pour me dire qu'elle semble avoir perdu les eaux et qu'elle part à la maternité... J'en suis tellement bouleversée que je ne parviens plus à m'y retrouver dans les automatismes de la Nissan et que je cale ! 
Arrivés chez Didier et Catherine, le téléphone à portée de main, nous reparlons de l'organisation des obsèques de Papa. Didier me montre le texte libre que lui et Christine ont modifié de façon à ce qu'il puisse être lu par Christine en notre nom à tous les trois.  Nous refaisons quelques rajouts et je me garde la possibilité de le lire si je m'en sens capable... Je l'ai après tout écrit pour mon Papa ! 
Nous quittons Herblay pour nous rendre à notre hôtel à Saint-Gratien. J'appelle Fabien sur la route. Ils sont tous les deux à la maternité. La poche des eaux d'Ameline est bien fissurée et le travail a commencé, mais tout doucement. Le bébé peut arriver cette nuit, comme demain ou même plus tard ! Elle reste sous surveillance à l'hôpital. La nuit va être bien longue pour sa Maman. Ce serait incroyable que le bébé naisse le même jour que Florent !  Que d'émotions !!!   


Mardi 14 janvier:  2 h du matin: Fabien m'appelle. Il est rentré chez lui pour se reposer et il doit revenir vers 7h30 avec des affaires pour Ameline qui se repose dans une chambre individuelle.  Le travail se poursuit, elle a des contractions qui commencent à être douloureuses toutes les 10 à 15 minutes. Les mesures de la tête du bébé ont  été reprises. L'accouchement par voie basse peut-être envisagé mais ne devrait pas intervenir avant plusieurs heures. Fabien me rappellera. Je vais moi aussi essayer de dormir un peu. 
A 8h12, Fabien m'envoie un message pour me dire que les contractions se rapprochent et deviennent plus douloureuses. 
A 9h58, nouveau message de Fabien. Le col est ouvert sur 3cm. Ameline va partir en salle d'accouchement et la péridurale va être mise en place d'ici 45 mn.  
Nous nous préparons tranquillement après le petit déjeuner pour une journée qui va être longue et éprouvante. Nous partons vers 12h30 en direction de l'hôpital d'Argenteuil et nous arrivons en avance au rendez-vous de 13h30 devant la chambre mortuaire. Nous sommes les premiers. Christine et Frédéric arrivent avec Maman, suivis par Didier et Catherine. A 13h30, les véhicules des Pompes funèbres ne sont toujours pas là. Christine rappelle et ne parvient à joindre personne. Finalement, nous apprenons à 14h que le prestataire n'a pas été prévenu et que rien n'est organisé... Une situation parfaitement incroyable. La société doit trouver un autre prestataire en urgence ou reporter la cérémonie alors que tout le monde est déjà devant l'église !!! Finalement, un autre prestataire va intervenir. Nous sommes invités à passer au salon mortuaire autour de Papa. Je n'ose pour ma part pas approcher car je préfère conserver le souvenir de Papa vivant. 
Le corbillard, le cercueil et les fleurs arrivent et nous partons, après la mise en bière, qui est un moment douloureux, en direction de l'église de Houilles.  La cérémonie commence avec un peu plus d'une heure de retard. 
Je confie mon téléphone à Jp, sous haute surveillance, pour éviter de perturber la cérémonie en cas de message ou d'appel de Fabien. Je parviens à lire le texte pour Papa avec beaucoup d'émotion. 
Il fait un froid glacial dans l'église car il y a eu une explosion de gaz dans une maison ce matin. Nous passons devant cette maison en nous rendant au cimetière. Il ne reste effectivement plus rien du bâtiment. Heureusement, l'explosion n'a pas fait de victimes. Alain et Jacqueline, les cousins de Rémy, nous retrouvent au cimetière. Ils se sont trompés d'église en arrivant et ne savaient pas que la cérémonie avait été retardée.  Cela me fait grand plaisir de les voir, c'est très gentil à eux d'être venus car ils ont actuellement leur part de soucis. 
La mise en terre du cercueil est un moment très difficile, particulièrement pour Maman qui fond en larmes en jetant une rose. 
Nous ne pouvons pas rester trop longtemps au cimetière car, compte tenu du retard pris sur le déroulement de la cérémonie, il ferme... 
Nous nous retrouvons chez Papa et Maman où Christine a aménagé le séjour de façon à recevoir tout le monde. Nous préparons un buffet sur la table de la salle à manger. Nous avons tous apporté du fromage, de la charcuterie, du pain, du pannetone, des fruits... La tension diminue sauf pour moi qui surveille avec anxiété mon téléphone. 
A 17h29: Fabien m'informe que tout va bien, que le bébé descend. Le col est dilaté à 9 cm et la naissance ne devrait plus tarder. Ameline a eu une tension basse qui est maintenant remontée. 
Je tiens l'ensemble de l'assemblée informée et nous vivons cette soirée au rythme de l'accouchement. 
A 18h30: Fabien m'envoie un nouveau message pour me dire que le travail continue et qu'une hormone est injectée à Ameline pour accélérer la naissance. 
Puis le temps passe et je ne lâche plus mon téléphone. Catherine et Maman me demandent régulièrement si j'ai d'autres nouvelles surtout à chaque notification sonore... 
Je n'ose pas appeler Fabien car si le bébé est né, il faut lui laisser le temps de vivre ce moment en toute intimité. 
A 21h30, Jp est parti raccompagner Catherine qui était très fatiguée. Je suis à ce moment dans la cuisine et Eliane, l'amie de Christine qui a entendu mon téléphone sonner vient me dire qu'un Fabien vient de m'appeler. Je rappelle aussitôt, mes doigts tremblent et je ne sais même plus utiliser mon téléphone... Du calme... Un petit Loup est né à 20h37... Tout le monde applaudit à cet instant et je m'isole pour entendre Fabien qui m'annonce qu'Ameline après plusieurs heures de travail a dû accoucher par césarienne. Le cordon était trop court et il était enroulé autour du bras du bébé. Il ne pouvait donc pas descendre et une césarienne a été décidée en urgence. Ameline est maintenant en salle de réveil, elle va bien et le bébé, qui pèse 2kg960, aussi... J'en suis toute émue et bouleversée mais toute triste que toutes ces heures de travail se soient terminées par une césarienne. J'appelle tout de suite Jp et Catherine qui attendaient l'annonce de la naissance avec presque autant d'impatience que moi. 
Que d'émotions dans une même journée !  Et ce petit Loup est arrivé le jour de l'anniversaire de Florent qui fête aujourd'hui ses 38 ans ! 


Mercredi 15 janvier: J'ai encore dû prendre un xanax pour m'endormir hier soir. Je n'ai pas le courage de me lever pour aller prendre le petit déjeuner à l'hôtel. Jp me l'apporte et nous nous préparons pour partir à Paris. J'ai commandé chez Petit-Picotin, l'atelier tenu par Astrid, l'amie d'enfance d'Ameline, des petits cadeaux de la liste de naissance que j'ai fait marquer au nom de Loup. Nous resterions bien une nuit de plus à l'hôtel pour ne pas avoir à replier déjà bagages mais l'hôtel est complet. Nous décidons de partir par les transports afin d'éviter les embouteillages parisiens en temps de grève... Nous avons au préalable consulté Internet et trains et métros semblent fonctionner assez correctement. Nous laissons la voiture chargée au parking de la gare. Nous avons un RER assez vite et nous descendons à la station Tour Eiffel-Champ de Mars afin de prendre la ligne 6 du métro jusqu'à Denfert-Rochereau, mais la ligne 6 est une des seules à être fermée ! Ce n'est vraiment pas de chance ! Nous décidons de nous rendre à pied à la maternité de Port-Royal après avoir informé Fabien de notre mésaventure. Une petite heure de marche plus loin, nous arrivons à la maternité où nous retrouvons Christine et Frédéric, qui séjournaient rue Mouffetard, tout près de Port-Royal. 
Fabien vient nous chercher dans le hall d'accueil et nous dit qu'heureusement que nous ne sommes pas arrivés plus tôt car Ameline a fait des malaises ce matin et en début d'après-midi . Elle a une tension très basse et elle a perdu connaissance lorsqu'elle a voulu se lever. Elle va un peu mieux mais elle ne doit pas se lever seule. Nous arrivons dans sa chambre et nous découvrons le petit Loup qui est tout mignon, il a un joli petit visage, encore un peu rouge, qui n'a pas souffert au moment de la naissance puisqu'il est arrivé par césarienne. Je suis aux anges de faire sa connaissance mais bien inquiète pour ma fille qui a eu un accouchement fort difficile après une grossesse parfaite.  Le temps passe bien vite en présence de cette nouvelle petite famille. Fabien est aux petits soins et prend son nouveau rôle de Papa très au sérieux. 

15 janvier 2020. 1er jour du petit Loup
 

15 janvier 2020. 1er jour du petit Loup



Ameline commence à être fatiguée, aussi, nous ne nous attardons pas. Il est un peu trop tard pour aller chercher la commande chez Petit-Picotin, nous irons demain. Nous prenons un petit en-cas à la cafétéria avant de reprendre le métro. Nous n'avons que deux stations mais nous attendons plus de 30 minutes notre rame et lorsqu'elle arrive, elle est bondée. Il nous faut pousser fortement les passagers pour parvenir à entrer. Mon sac et la chaussure de Jp sont presque coincés ! C'est très désagréable. Une dame nous dit que pourtant elle est bien contente parce qu'au moins il y a des métros ! Elle est à 4 ans 1/2 de la retraite et elle compte les jours pour ne plus avoir à subir ces désagréments.  A notre station, la sortie est de l'autre côté et c'est un véritable combat pour sortir en jouant des coudes. Jp a tellement forcé qu'il se trouve mal et a besoin de quelques minutes pour récupérer. Penser que parisiens et banlieusards subissent ce calvaire tous les jours en période de grève, me révolte et je trouve de plus en plus scandaleux ces mouvements des personnels de la SNCF et de la RATP. Il me parait très injuste que certaines corporations conservent des privilèges alors que la plupart des gens subissent les réformes sans avoir aucun moyen d'action ! Et ce sont ces mêmes personnes qui subissent les gréves des transports, qui ont un mal fou à se rendre sur leurs lieux de travail au risque de perdre leurs emplois... 
Pour prendre le RER C, il y a de l'attente et des retards mais lorsque la voiture arrive, il y a heureusement des places assises. La voiture est de plus en plus  chargée au fil des stations mais nous avons la chance d'être bien installés. 
Nous récupérons notre voiture à Saint-Gratien avant de partir chez Didier et Catherine où nous finissons avec eux notre soirée. 



Jeudi 16 janvier : Après nos mésaventures d'hier dans les transports, nous décidons de partir aujourd'hui à Paris en voiture. Nous quittons Herblay à 12h30 et nous mettons deux bonnes heures pour arriver dans le 9ème pour récupérer la commande chez Petit-Picotin. Sur le chemin, j'ai Ameline au téléphone. Elle a eu de nouveaux malaises hier soir et ce matin et elle doit passer un électro-cardiogramme de contrôle. Son moral s'en ressent beaucoup et je la sens prête à fondre en larmes. Elle se ressaisit car les parents de Fabien arrivent. Astrid, l'amie d'enfance d'Ameline m'accueille très gentiment. Elle a déjà trois petites filles et elle attend un quatrième enfant pour la fin du mois de février. Elle habite avec son mari à deux pas de l'appartement d'Ameline et Fabien. Je trouve qu'elle n'a pas changé. Nous prenons ensuite la direction de la maternité mais toutes les routes sont bloquées depuis le Boulevard Saint-Germain en raison des manifestations. Jp me laisse au départ du Boulevard Raspail et je continue à pied. Je suis très inquiète pour ma fille et j'essaie de marcher le plus vite possible pour arriver rapidement mais je ne suis pas très rassurée car mon trajet suit exactement celui de la manifestation jusqu'au Boulevard du Port-Royal. Des caisses de solidarité en faveur des grévistes jalonnent le parcours et je dois me retenir pour ne pas leur dire ce que j'en pense !  L'entrée principale de la maternité est fermée par sécurité et il me faut passer sur le côté.  
Lorsque j'arrive dans la chambre, Ameline est dans un fauteuil roulant. Pascale, la Maman de Fabien me rassure. L'électro-cardiogramme n'a montré aucune anomalie et il n'y a pas lieu de s'inquiéter.  Il faut juste qu'Ameline se requinque, retrouve des forces et le moral. La douleur provoquée par la cicatrice de la césarienne  est en partie responsable de la faiblesse et de l’appréhension d'Ameline qui n'a encore jamais subi d'intervention chirurgicale et elle vit assez mal cette situation. 
Le petit Loup est toujours aussi mignon et calme. Il se laisse complétement aller contre sa Maman et c'est très émouvant !  


15 janvier 2020. 2ème jour du petit Loup


Je prends le relais une partie de l'après-midi et il se montre toujours aussi calme et détendu. Je suis sous le charme de petit être sans défense qui dépend entièrement de l'amour de son entourage.  

La sage femme, après un examen de contrôle, fait faire quelques pas à Ameline dans le couloir. Tout se passe bien même si ma fille parait toute fragile. Les makis apportés par les parents de Fabien pour Ameline ont été posés sur le rebord de la fenêtre afin de rester au frais. Fabien les fait malencontreusement tomber en ouvrant le store... Jp et lui partent les récupérer en pénétrant dans une chambre inoccupée et c'est une véritable épopée !! Ouf Ameline aura ses maquis mais sans la sauce qui n'a pas survécu ! 
J'ai bien du mal à quitter ce soir la maternité et à laisser ma fille et son petit Loup mais il nous faut aller rechercher la voiture que Jp a du laisser dans un parking du Boulevard Saint-Germain, avant de nous rendre rue Mouffetard où nous avons rendez-vous pour dîner avec Pascale et Jean-Claude, les parents de Fabien.  La soirée se termine très agréablement, je suis un peu moins inquiète. Nous rentrons dormir chez Didier et Catherine, épuisés physiquement et émotionnellement par tous les événements de ces derniers jours.  

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