dimanche 29 septembre 2019

Nos parents vieillissent (suite). Février à mai 2019


Le temps a encore beaucoup filé et je n'avais guère pris le temps de terminer mon article précédent que je viens seulement de publier.

Les événements des derniers mois se sont beaucoup précipités et nos séjours en région parisienne se sont multipliés et ne nous ont guère laissé beaucoup de loisirs. Heureusement, nous avons pu nous offrir quelques jolies escapades entre deux séjours parisiens car il faut absolument continuer à profiter de notre vie tant que notre santé le permet ! 

Après le rendez-vous avec le médecin de l'accueil de jour qui nous avait laissés très désemparés, mes frère et sœur et moi, Didier a fini par convaincre Papa de se rendre une journée par semaine en accueil de jour. 
Une première journée a donc été programmée et je me suis rendue sur place pour le cas où cette journée se passerait mal car il me faudrait alors aller le rechercher. 
Papa est donc parti vers 8h30 avec un chauffeur de l'accueil de jour... Il s'était levé à 2h du matin !! pour être sûr d'avoir le temps de faire sa toilette et de prendre son petit déjeuner. Je suis restée avec Maman toute la journée et Papa est rentré vers 16h30, ravi de sa journée en disant "Ils ont été contents de moi et ils veulent que je revienne"



Nous avons poussé un grand Ouf de soulagement, Maman et moi et j'ai aussitôt informé mes frère et sœur de cette bonne nouvelle ! 

Quelques semaines se sont ensuite écoulées. Papa s'est rendu chaque mardi à sa journée d'accueil de jour en se levant toujours très tôt, vers 1h ou 2h du matin. Maman appréciait cette journée au cours de laquelle elle pouvait vraiment se reposer et elle aurait souhaité qu'une seconde journée soit mise en place. Nous avons essayé en vain de convaincre Papa qui s'est mis très en colère en disant qu'il refusait catégoriquement d'y aller plus souvent , qu'il s'y ennuyait, qu'il mangeait toujours la même chose...

Dans le même temps, Didier et Catherine ont tenté de mettre en place le portage des repas mais la livraison s'effectuait à 8h30 du matin ce qui posait beaucoup de problèmes car Maman n'était pas levée à cette heure là et Papa n'entendait pas toujours la sonnette !



Il continuait à tomber plusieurs fois par semaine, à la maison ou dans la rue et il a été transporté à plusieurs reprises aux urgences. Un matin où le livreur de repas n'a pas eu de réponse à ses coups de sonnette, il a téléphoné à Catherine qui a immédiatement appelé mes parents. Papa qui n'avait rien  entendu lui a dit qu'il allait aussitôt ouvrir et réceptionner la commande. Mais il n'est pas venu, Catherine a donc proposé au livreur de déposer les repas chez Annick, la voisine d'en face.  
Annick, qui heureusement a la clef de mes parents est rentrée dans la maison et elle a eu très peur car elle a découvert papa étendu dans la cuisine. Il avait encore fait une chute. Maman, quant à elle n'avait rien entendu. 

Quelques jours plus tard, le 7 avril, Papa a fait une énième chute dans la rue et les pompiers l'ont une énième fois transporté aux urgences de l'hôpital d'Argenteuil. Il s'était encore une fois ouvert la tête. 


Nous étions à ce moment en Charente Maritime et Didier et Catherine se sont rendus immédiatement sur place. Ils ont trouvé Papa fort mal en point et nous ont fait un long compte rendu. Il a été décidé avec l'assistante sociale de ne pas le renvoyer à la maison mais de le transférer en gériatrie, le temps de prendre une décision le concernant. 

A peine rentrés de Charente Maritime, nous avons convenu de nous réunir très vite, mes frère et sœur et moi afin de décider de la suite. Je n'étais jusqu'à présent pas très favorable à un placement en EHPAD, convaincue que le maintien à domicile avec un maximum d'aides était la meilleure solution. Le problème était que Maman s'opposait catégoriquement à une augmentation des aides à domicile et qu'à ce stade, il aurait fallu de l'aide pratiquement jour et nuit, ce qui financièrement parlant, n’était guère envisageable ! 
Nous étions donc dans une impasse ! 



Christine nous a rejoints à Vichy et nous avons passé une journée entière à visiter des EHPAD et des résidences senior sur place, Vichy nous paraissant être une solution moins coûteuse que la région parisienne et  centrale par rapport à nos lieux de résidence respectifs. 
Puis nous sommes partis ensemble pour la région parisienne rejoindre Didier et Catherine. Une semaine très chargée entre visites à l'hôpital, visites chez Maman, qui s'est trouvée étonnamment très désemparée à l'idée que le retour de Papa à la maison soit de plus en plus improbable, démarches administratives, visites d'EHPAD dans le Val d'Oise et discussions parfois assez houleuses entre nous car il n'est pas facile de prendre une telle décision... 

Martine, Didier et Christine à Heblay


Dans le même temps, nous avons vu les capacités cognitives et l'autonomie de Papa diminuer beaucoup pendant son séjour à l'hôpital. Moins de communication, désorientation dans l'espace et dans le temps... Il a été déplacé dans une chambre à deux car les chambres individuelles sont réservées pour les personnes en fin de vie ! 

Papa et Maman. Hôpital d'Argenteuil

Papa et Christine. Hôpital d'Argenteuil

Papa et Maman. Hôpital d'Argenteuil

Didier et Jp animent l'Hôpital d'Argenteuil

Il était donc urgent de choisir un établissement dans lequel il serait mieux qu'à l'hôpital. Didier n'avait pas envie de le faire transférer en soins de suite.  
Dans l'urgence, nous avons choisi de monter un dossier pour un EHPAD à Herblay, tout près de chez Didier et Catherine, un établissement qui nous a paru très bien, mais d'un coût très élevé. 

Il nous a donc fallu examiner les capacités financières de mes parents à faire face à cette dépense, faire appel à leur épargne en sachant qu'à un moment donné la vente de la maison serait à envisager !  Une démarche qui nous a obligées ma sœur et moi à nous immiscer dans les comptes et les papiers de Maman, ce qui a occasionné beaucoup de tension et de résistance de sa part car elle a eu le sentiment que nous voulions prendre le contrôle sur sa vie. Elle était persuadée que nous voulions la placer elle aussi en maison de retraite.  Il a fallu aussi réunir les pièces pour monter un dossier APA établissement pour Papa, un dossier APA à domicile pour Maman, se renseigner pour faire fonctionner l'assurance dépendance que mes parents avaient souscrit il y a bien des années... 

Après divers rendez-vous avec l'équipe médicale du service gériatrie de l'hôpital, l'assistante sociale, la directrice de l'EHPAD d'Herblay, le médecin généraliste..., le dossier d'entrée en EHPAD a été validé. La sortie a pris plus de temps que prévu car Papa avait attrapé entre temps une pneumopathie virale et il avait de la fièvre. 

L'entrée de Papa à la résidence n'a été effective que le 29 avril après plus de 3 semaines d'hospitalisation. Nous avions choisi une belle chambre, au rez-de-chaussée donnant sur le jardin. Comme nous étions entre temps repartis à Vichy, c'est Didier et Catherine qui se sont occupés de l'installer dans sa chambre, lui ont acheté une télé, un bureau, lui ont apporté sa lampe de chevet et quelques photos ainsi que son trousseau qu'il a fallu marquer à son nom. C'est encore Catherine qui s'en est chargée. 

Huit jours plus tard, nous sommes revenus pour fêter les 90 ans de Papa à la maison de retraite. J'ai entre temps sélectionné des photos pour lui offrir deux grands cadres-souvenirs et lui faire accrocher dans sa chambre.

8 mai 2019. 90 ans Papa. Cadre-souvenir numéro 1

8 mai 2019. 90 ans Papa. Cadre-souvenir numéro 2.
Les enfants, les petits enfants et le premier arrière petit-fils


 J'ai également réalisé un PowerPoint à lui passer lors de la petite réception familiale organisée dans une salle dédiée à cet usage.  

8 mai 2019. 90 ans Papa. Papa et Maman à la maison de retraite
   
8 mai 2019. 90 ans Papa à la maison de retraite

8 mai 2019. 90 ans Papa à la maison de retraite


8 mai 2019. 90 ans Papa à la maison de rtraite

8 mai 2019. 90 ans Papa à la maison de retraite. Papa, Didier, Joffrey 

8 mai 2019. 90 ans Papa à la maison de retraite. Papa et Maman

8 mai 2019. 90 ans Papa. Martine, Florent, Sonia, Matthieu, Didier, Joffrey, Catherine, Papa et Maman



A l'issue de cette semaine en région parisienne, nous nous apprêtions à repartir après une visite au zoo de Thoiry avec Pierre-Yves, Nolwenn et leurs deux petites filles, lorsque nous avons appris que la Maman de Jp venait d'être conduite aux Urgences suite à une dégradation de son état. Nous l'avions vue à Domont le dimanche avec Edouard et Pierre-Yves et nous ne l'avions pas trouvée bien du tout, elle souffrait énormément de son dos, de ses hanches... 

Nous avons donc fait demi-tour et nous nous sommes rendus aux urgences de l'hôpital de Gonesse où Jp a passé la nuit presque entière ! Nous avions pris soin de réserver une chambre à proximité de l'hôpital. Finalement, l'hôpital de Gonesse ne pouvait pas la garder et elle est rentrée chez elle au petit matin. Nous sommes repassés le lendemain à Domont pour organiser son retour à la maison, refaire le point sur les aides à domicile, trouver un nouveau médecin traitant, prendre un RV pour un scanner... 

La suite au prochain épisode... car l'aventure est loin d'être terminée ! 

Nos parents vieillissent (suite). Janvier 2019

Après être passée par la case "réparations", il me restait un reliquat de congés et un crédit épargne temps ! Et au 1er septembre j'ai changé définitivement de statut en devenant "retraitée". Cela fait tout drôle de le dire et encore plus de l'écrire. Me voici à une nouvelle étape de la vie !
Les missions de la poste étant aujourd'hui plutôt financières,  c'est à la supérette du quartier que j'ai été invitée à retirer le recommandé de mon solde de tout compte à notre retour de congés !  J'ai eu droit de ce fait à un petit bouquet de la part du gérant qui m'a fait chaud au cœur.  




Et depuis le mois de septembre, le temps a filé filé, entre quelques petites escapades suivies ou précédées de plusieurs séjours en région parisienne pour raisons familiales et nous occuper de nos parents, principalement les miens : Conclusion du bilan gériatrique de mon père, montage du dossier APA qui ne fut pas une mince affaire, courses, RV médicaux ou chez les audioprothésistes, recherche d'un centre d'accueil de jour,  concertation avec mes frère et sœur, mise en place de la téléassistance... et j'en passe... Car si mes parents, tout comme les parents de Jp ont la chance d'être toujours ensemble, la situation devient de jour en jour de plus en plus compliquée !  




 Et dans cette situation, nous nous trouvons, nous les enfants très démunis face au refus de nos parents des diverses propositions que nous pouvons leur faire. 
Les capacités cognitives de mon père se dégradent de jour en jour : il ne cesse de chuter chez lui ou dans la rue, nous ne comptons plus les interventions des pompiers ou des voisins... il se repère de plus en plus difficilement dans le temps, il est capable de se lever à 1h ou 2h du matin pour un rendez-vous à 9h ou 10h. Il  peut sortir en pleine nuit pour se rendre à un rendez-vous. Il se relève à 23h ou minuit pour faire sa soupe, il déclenche l'alarme sans savoir l'arrêter. Il oublie de fermer le gaz. Il peut mettre la table à 9h du matin pour le déjeuner du midi. Il casse et ne sait plus rien réparer. Il est impatient de tout et a sans cesse des idées fixes. Il ne peut plus suivre une conversation... Et j'en passe ! 




Nous nous sommes donc réunis tous les trois mercredi dernier pour nous rendre avec mon père au rendez-vous d'un centre qui propose l'accueil de jour. Nous avons eu l'impression d'effectuer la pré-rentrée d'un enfant à la crèche ou à l'école maternelle. Nous sommes volontairement arrivés à l'avance afin de visiter le centre. Papa a été immédiatement intégré à l'activité en cours , un exercice de mémoire et nous sommes restés tous les trois en retrait de façon à l'écouter parler sans montrer notre présence. Il a participé mais il s'est vite lassé... La psychomotricienne, une jeune femme charmante l'a pris par le bras pour lui faire visiter le petit parc en attendant l'arrivée du médecin.  
Dés le début de l'entretien avec le médecin, son comportement a changé, il ne voulait ni écouter ni rester assis, il a dit qu'il était là car son épouse voulait se débarrasser de lui  alors que son seul souhait était d être chez lui et il a voulu partir sur le champ sans nous laisser continuer à nous entretenir avec le médecin. Il s'est comporté comme un enfant qui fait un gros caprice ! 

Bref, nous sommes rentrés bien découragés et très désemparés. Nous ne savons plus quoi faire et maman n'en peut plus de devoir gérer cette situation au quotidien  ! 



Une année bien perturbée. du 23 au 31 décembre 2020

Les douloureux événements de ces dernières semaines m'ont empêché de venir compléter mon blog,  je vais toutefois tenter de faire un rés...